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Les producteurs de lait bio épargnés par la flambée des prix

Publié le par terroirbio

 

Si la plupart des éleveurs sont directement touchés par l'augmentation du prix des céréales, ce n'est pas le cas de tout le monde. En effet, grâce à une décision prise il y a 15 ans de ne produire que du lait bio, Hervé Loury ne ressent nullement les effets de cette flambée des prix.

L'EARL des Ferrières à Vitré compte environ 80 vaches qui paissent librement sur 75 ha de prés d'herbe. En hiver, elles se nourrissent d'herbe séchée sous un toit qui récupère l'énergie solaire. Et chaque année, Hervé Loury produit 400 000 litres de lait bio, dont la plupart sont vendus à Lactalis, et le reste aux collectivités et aux boulangers de la région. « En fait, je n'ai pas besoin de complément en céréales qui viennent d'ailleurs, explique l'éleveur. De manière plus générale, je suis parfaitement autonome, puisque je ne livre que localement. J'ai même acheté un véhicule électrique il y a peu. »

« Pire que la colonisation ! »

Mais pour Hervé Loury, produire bio fait partie d'une réflexion plus vaste sur le rôle de l'occident par rapport aux pays en développement. Le résultat d'une prise de conscience que l'éleveur ne regrette absolument pas. « L'agriculture doit avant tout servir à nourrir les hommes, et non les voitures, poursuit-il. Or aujourd'hui, on détourne une partie de l'agriculture pour fabriquer des agro-carburants : c'est un non-sens ! Il y a une sorte de course au rendement qui se joue au détriment des pays africains ou sud-américains. Les Chinois sont en train d'acheter l'Afrique pour y faire pousser des céréales destinées à faire du carburant, si bien que les populations locales ne peuvent même plus produire pour se nourrir elles-mêmes. Ce qu'il faut, c'est une autre réflexion sur le transport, avec des énergies propres, et surtout morales ! »

C'est d'abord pour lui, mais aussi par souci éthique envers les populations défavorisées qu'Hervé Loury a décidé de ne vendre que du lait bio. Un choix qui, selon lui, prend tout son sens au regard de la situation actuelle des agriculteurs traditionnels. « On détruit l'Amazonie pour produire du soja qui sert à nourrir les cochons, dénonce-t-il. C'est pire que la colonisation ! Finalement, en produisant et en vendant sur des circuits courts, locaux, on aide les populations du monde entier à se sortir de ce système. Et l'on n'est plus dépendant des spéculations sur les céréales. »

Antonin MAROT.

 

Publié dans lait

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